ROMANS

D’étranges hauteurs

Jean est seul, caché par quelques pierres sur
le flanc de la montagne. La colonne de blessés
et les derniers maquisards rescapés ont dû
le laisser là. Amputé de la jambe gauche quelques jours plus tôt, il les retardait trop. Il a mal, peur et soif. Alors il se raccroche au souvenir
de sa jeune femme, à sa fille qui vient de naître
et qu’il ne connaît pas encore. Il ne regrette pas vraiment de s’être engagé, mais quand même,
il n’avait pas imaginé ça. La mort, il y a pensé, bien sûr. Mais on fait quoi, estropié, unijambiste
à vingt-trois ans ? Jean regarde le soleil se lever, il est si beau sur la montagne ce matin encore.


  • Parution : 06 octobre 2022
  • Format : 256 pages
  • ISBN : 978-2-36339-168-8

Citations

« Mais au moment de passer à l’acte, ce fils qui était prêt à se substituer à Dieu n’osa pas
se substituer à sa mère, à qui il ne restait plus que sa souffrance et qui avait choisi de ne pas
la rendre, d’attendre patiemment qu’on vienne l’en décharger ».

« Je soulève un peu la couverture afin d’observer à quoi je ressemble à présent : un énorme bandage blanc recouvre ma jambe gauche, qui s’arrête dans un étonnant arrondi à mi-hauteur ».

« Peu à peu, l’intelligence perd le contrôle sur le corps, les tripes prennent le pouvoir et imposent leur loi à l’être tout entier ».

« Dieu devait parfois se demander s’Il avait bien entendu, mais Odette répétait vraiment : 
Seigneur, faites qu’il gagne moins d’argent ! » 


Ne plus jamais marcher seuls

Elle s’appelle Naomi Strauss, elle est parisienne, un peu bobo, journaliste dans un hebdo « plutôt de gauche ». Lui, c’est Nick Doyles, chauffeur de taxi à Liverpool, évidem­ment supporter de foot
et ouvertement pro-Brexit. Quand la première est envoyée pour interviewer le second, ça ne peut faire que des étincelles. Entre incompréhensions et préjugés, la rencontre est houleuse et le « vivre ensemble » prôné par la journaliste ne semble pas aller de soi.
Il ne faudra rien de moins qu’un acte héroïque improbable, un incident diplomatique impliquant la Reine et un chant repris en chœur par tout un stade, pour qu’ils éprouvent l’un envers l’autre un début de tolérance, voire de complicité.


  • Parution : 18 juin 2020
  • Format : 256 pages
  • ISBN : 978-2-36339-125-4

Citations

«  Le souvenir d’Hillsborough envahit soudain son esprit et la cacophonie dramatique formée
par le chevauchement des sirènes, du crépitement du feu et des cris d’effroi fut un instant éclipsé
par le silence de la nuit ».

« Le silence s’installa d’un coup, comme si une main invisible avait coupé le son, et tous les bustes se ployèrent de concert (…). La Reine d’Angleterre venir d’entrer dans la chambre
de Nick Doyles ».

« Naomi commençait à s’inquiéter de la tournure qu’allait prendre cette soirée en compagnie
d’un Rosbif nationaliste et d’un Irlandais séparatiste, attelage inédit pour une journaliste parisienne progressiste ».


Les poteaux étaient carrés

12 mai 1976. Ce soir les Verts de Saint-Étienne rencontrent le Bayern Munich à Glasgow en finale de la coupe d’Europe.
Nicolas est devant la télé, comme toute sa famille, comme ses copains du collège, comme la France entière. Mais pour lui c’est bien plus qu’un match. Cette équipe de Saint-Étienne est devenue sa vraie famille. Depuis le départ de sa mère, depuis qu’il est le seul fils de divorcés de sa classe, depuis que son père vit avec cette trop séduisante Virginie, il n’en a plus d’autre. Alors il retient son souffle quand les joueurs entrent sur le terrain. C’est sûr, ce soir, ils vont gagner.


  • Parution : 23 août 2018
  • Format : 144 pages
  • ISBN : 978-2-36339-097-4

Citations

« Maman est partie et papa l’a remplacée le jour même par une équipe de football,
les Verts de Saint-Etienne. Cela s’est fait instantanément, sans que j’aie eu à y penser, le soir du match contre Split. Par instinct de survie. » 

«  C’est cette émotion que j’aime ressentir au stade, ce moment océanique où l’on ne se laisse pas simplement emporter par la vague, mais où l’on devient la vague ». 

«  Afin d’éviter les turbulences en altitude, mon père avait choisi de piloter sa vie au ras du sol ».

«  Je ne sais pas ce qui m’atterre le plus, la déception de cette occasion manquée ou d’avoir
à partager ces moments sacrés avec ces trois touristes qui visitent une cathédrale en mâchant
du chewing-gum et en pointant du doigt la moindre statue de la Vierge Marie, avec l’air
du connaisseur qui a identifié le modèle ».


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